Les fonctions importantes ne sont pas pour les candidats internes

Les candidats en interne ont peu de chances d’occuper une fonction intéressante dans leur entreprise. Sur papier (le CV), les travailleurs semblent plus brillants aux yeux de l’employeur qu’après que ce dernier ait fait leur connaissance.
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Plus l’entreprise est grande et plus important est le poste à pourvoir, plus il y a de chances que cela soit quelqu’un d’extérieur à l’entreprise qui décroche le job. Et que les candidats internes ne soient donc pas retenus.

C’est une des choses que Matthew Bidwell, enquêteur américain spécialisé en marché de l’emploi (de la Wharton School of Business en Pennsylvanie) a découverte en analysant la gestion du personnel de deux banques américaines et une maison d’édition. « La tendance d’embaucher des externes pour des fonctions importantes date des années 80 », raconte Bidwell. Les raisons selon lui ? Sur papier, les travailleurs semblent plus brillants aux yeux de l’employeur qu’après avoir fait leur connaissance. Il a récemment publié à ce sujet dans la revue scientifique Administrative Science Quarterly.

Connaissance du candidat externe

Les entreprises sont-elles si naïves qu’elles ne l’ont pas compris ? Nick Zubanov, économiste à Rotterdam, pense que non : ce n’est tant la question que les entreprises saisissent ou non les compétences dont les candidats ont l’air de disposer, il s’agit plus des connaissances qu’ils apportent avec eux. Souvent, il s’agit de la connaissance de la concurrence, à laquelle les entreprises ne peuvent accéder que grâce au nouveau collaborateur. Les entreprises ne vont peut-être pas l’avouer qu’il s’agit de cela en réalité, mais la tendance d’introduire dans les contrats de travail des clauses de concurrence strictes en dit assez.

Zubanov a mené une enquête approfondie avec un collègue canadien au sujet des ‘gaspillages de connaissances’ sur le marché de l’emploi danois. « Nous avons découvert que les prestations de l’entreprise progressaient quatre ans durant si elle débauchait quelqu’un d’une organisation qui affichait une productivité plus élevée. ». Selon Zubanov, ces meilleures prestations ne relèvent pas tant du talent du nouveau collaborateur mais des connaissances qu’il a amenées avec lui. Toute l’entreprise en profite sans que le nouveau ne doive nécessairement bien prester dans sa nouvelle fonction.

L’augmentation de productivité a lieu lors de l’entrée en service d’un nouveau collaborateur provenant d’une entreprise de performance supérieure. « Plus il s’agit d’une fonction élevée, plus l’effet est fort », ajoute Zubanov.

8 mai 2012

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