Télétravail
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Est-il plus important de travailler efficacement ou d’être présent au bureau ?

La pointeuse survit à l'ère des applications et du télétravail

"Le but n'est pas de devoir terminer son travail ou consulter ses mails à la maison." (David Van Daele, Colruyt Group)
Pour certains, la pointeuse est ancestrale et date du siècle dernier. Pour d'autres, il s'agit d'une véritable nécessité. Certains employeurs comptent les heures de travail de leurs employés, d'autres ne le font pas. Tous ont des arguments en leur faveur.
"Le but n'est pas de devoir terminer son travail ou consulter ses mails à la maison." (David Van Daele, Colruyt Group)

Le calcul du temps de travail ne date pas d'hier. Développé pendant la seconde moitié du 19ème siècle, il n'a jamais vraiment disparu. Pour de nombreuses organisations, notamment dans le secteur de la production, cela reste un élément primordial pour déterminer les salaires des travailleurs.

Vatican : évêques et pointeuses

Le système a bien évidemment évolué. L'employé doit parfois passer son badge sur une borne ou poser son doigt sur un capteur. Entretemps, des applications sont également apparues pour enregistrer le temps de travail. Grâce à un smartphone muni d'un appareil photo, l'employé doit par exemple lire un QR-code dès qu'il entre ou quitte son lieu de travail.


Avec la monté en puissance du 'nouveau monde du travail' où les travailleurs ont des horaires et des lieux de travail flexibles, les pointeuses sont en danger. Elles ne disparaîtront toutefois jamais complètement. Il existe même des organisation qui ont récemment opté pour un tel système. Pensons notamment au Vatican (cardinaux et archevêques inclus) où la pointeuse est utilisée à l'arrivée et au départ des 'employés'. En effet, le Pape François voulait combattre d'éventuels abus.

Colruyt : économiser des heures

Dans notre pays également, nombreuses sont les entreprises qui utilisent des pointeuses. Colryut en est l'exemple parfait. "Tout comme les employés de nos magasins, les dirigeants doivent également utiliser la pointeuse", déclare David Van Daele, directeur du personnel du groupe Colruyt.


"Les heures supplémentaires sont enregistrées, vous pouvez les encaisser ou les récupérer par la suite, et ce même à la fin de votre carrière." Via un tel système de mesure du rendement, les employés peuvent 'gagner du temps'. Si les travailleurs collectent un certain nombre d'heures de travail et les transforment en jours de gongé en fin de carrière, cela leur permet de se rapprocher plus rapidement de la retraite anticipée", raconte Van Daele.


De plus, ce système sépare le travail de la vie privée. "Tout le monde se calque sur les horaires de travail des magasins. Les services de gestion et de soutien fonctionnent au même rythme. Nous veillons à ce que tout le monde rentre chez soi le soir libre de toute contrainte. Le but n'est pas de devoir terminer son travail ou consulter ses e-mails à la maison, vous n'êtes pas payé pour travailler chez vous."

Le SPF Finances : liberté quant à l'utilisation de la pointeuse

D'autres organisation, y compris au sein du gouvernement, voient les choses différemment. Vu que le département fédéral des finances a récemment introduit un régime de travail flexible, la pointeuse n'est plus obligatoire. "Travailler de manière plus flexible et plus autonome est une véritable rupture par rapport au passé", explique Kurt Van Raemdonck. Depuis trois ans, celui-ci entreprend des réformes au sein du SPF Finances. Les 24 000 employés bénéficient de leur propre dossier électronique et l'organisation s'investit au niveau de la flexibilité. "L' horaire variable offre beaucoup de liberté, presque tout le monde à la possibilité de faire du télétravail ou de travailler à distance depuis plus de 70 endroits différents."


Les employés ont donc le choix, mais le SPF Finances compte tout de même plus de personnes n'utilisant pas la pointeuse. Il y a un an, c'était le contraire : 51% des travailleurs y étaient favorables. En 6 mois, le pourcentage à diminue pour arriver à 47%. "Nous observons que le taux d'absentéisme diminue de 3% pour les travailleurs qui n'utilisent pas la pointeuse", conclut Van Raemdonck. "Le télétravail et la flexibilité sont un véritable remède contre le stress."


(eh/jy) 

29 janvier 2016
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