La discrimination à l'embauche sur base de l’âge disparaîtra-t-elle un jour ?

"Les discussions sur la diversité au sein du marché de l’emploi portent presque toujours sur les différences de traitement à l’égard des étrangers et des femmes. Cela pousse à croire que les autres groupes de personnes ne connaissent aucune discrimination. Ou beaucoup moins. Et c'est faux." (Stijn Baert, professeur d'économie du travail à l'Université de Gand)

Envoyer un CV fictif à une offre d’emploi : tel est le principe du 'test pratique'. À chaque envoi, une caractéristique est ajoutée au candidat. Les réponse des employeurs à ces CV sont ensuite comparées pour identifier une éventuelle discrimination à l'embauche. Les chercheurs Louis Lippens et Stijn Baert de UGent @ Work ont réanalysé les 'tests pratiques' menés dans le monde entier au cours des quinze dernières années et ont découvert à quoi s'appliquait cette discrimination.

1. Surtout l'âge

L'enquête a révélé que les candidats plus âgés recevaient en moyenne 40% de réponses positives en moins à leurs candidatures que les personnes dont le profil était entièrement similaire mais plus jeune.

« Contrairement à la discrimination ethnique, la discrimination fondée sur l'âge ne semble pas diminuer avec le temps. De plus, celle-ci est beaucoup plus élevée en Europe qu'aux États-Unis », précise Stijn Baert, professeur d'économie du travail. Et ce alors que les âges et les différences d'âge utilisés dans les 'tests pratiques' américains étaient considérablement plus élevés qu'en Europe.

L'âge est une forme majeure de discrimination, mais pas la seule. En Flandre, le handicap professionnel ou l'apparence physique entraînent par exemple à peu près le même degré de discrimination. Enfin, la discrimination sur base de l'orientation sexuelle n'est pas vraiment constatée dans notre pays.

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2. Hommes contre femmes

Il existe des différences majeures entre les tests pratiques. Tant les hommes que les femmes sont victimes de discrimination. La surreprésentation d’hommes ou de femmes dans certaines professions et certains secteurs peut favoriser davantage la discrimination à l'embauche à l'encontre du groupe le moins représenté.

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3. Ethnicité

On parle souvent d'ethnicité en cas de de discrimination à l'embauche. "Frederik Delaplace, CEO de la VRT, a récemment expliqué dans 'Le septième jour' comment il souhaitait favoriser la diversité au sein du secteur télévisuel. La discussion s'est conclue par le fait de recruter davantage de personnes issues de l'immigration", précise Stijn Baert.

"Les discussions sur la diversité au sein du marché de l’emploi portent presque toujours sur les différences de traitement à l’égard des étrangers et des femmes. Cela pousse à croire que les autres groupes de personnes ne connaissent aucune discrimination. Ou beaucoup moins. Et c'est faux."

Attention : l'origine ethnique est un motif de discrimination. Ce pourcentage est toutefois légèrement inférieur dans l’ensemble des tests pratiques, soit environ 34% de réactions positives en moins pour les étrangers. Mais il y a aussi de grandes différences dans ce domaine.

"Les candidats issus du Maghreb ou du Moyen-Orient reçoivent par exemple environ 45% de réponses positives en moins que les candidats n’étant pas issus de l'immigration. D’autre part, il n'y a pratiquement aucune discrimination à l'embauche à l'encontre des candidats issus de groupes minoritaires d'Europe du Nord ou de l'Ouest", semble-t-il.

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4. Qu'en est-il des métiers en pénurie ?

La discrimination fondée sur l'âge ne semble pas diminuer au niveau des professions connaissant une pénurie de main-d'œuvre. C'est quelque peu surprenant. "Après tout, si vous refusez un candidat plus âgé, vous aurez moins de chances de trouver un autre candidat et votre poste vacant ne trouvera pas preneur", poursuit Stijn Baer qui ajoute que, dans des recherches précédentes, il fut constaté que la discrimination ethnique était moindre dans les métiers en pénurie.

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(wv/eh)