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7 conseils pour construire une belle pension

Après les prépensions, les bonus pour travailler plus longtemps

Après la vague des prépensions chassant prématurément les seniors du paysage professionnel, les bonus encouragent à travailler plus vieux.
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Nous avons connu la vague des prépensions avec des conditions alléchantes pour ceux qui acceptaient de partir parfois même avant leurs 50 ans. Mais était-ce une bonne idée de réduire nos seniors à l’inactivité précoce ? Aujourd’hui, on parle d’améliorer les bonus pour encourager à travailler plus vieux. Révolution annoncée ?

L’espérance de vie s’allonge et les seniors disparaissent de plus en plus tôt du paysage professionnel, particulièrement en Belgique. Cela accentue les problèmes de financement de la pension mais aussi des soins de santé et de la dépendance.

Quel impact la retraite a-t-elle sur la santé ?

Des études tendent à montrer que le déclin des capacités cognitives n’est pas étranger à l’inactivité. L’Europe, grâce à une énorme base de données suit à la trace depuis plusieurs années plus de 40 000 personnes de 50 ans et plus dans 15 pays. Dans ce cadre, une voie de recherche intéressante, réunissant neuropsychologues et économistes de notre pays, porte sur l’évolution des capacités cognitives face au vieillissement. Il est connu que leur déclin est associé au vieillissement, lié au niveau d’éducation, au maintien d’activités intellectuelles ou physiques...

Alors, quelles sont les conséquences des départs anticipés à la retraite ? Le fait d’être inactif serait significativement associé au déclin de la réserve cognitive, selon Eric Bonsang, économiste. Qu’ont révélé les résultats de l’équipe de recherche liégeoise ? Le vieillissement cognitif d’une personne de 60 ans inactive depuis moins de cinq ans par rapport à un travailleur du même âge est accéléré de 1,3 année pour des fonctions exécutives. Effet accru en cas d’inactivité de plus longue date. Par contre, poursuivre des activités non professionnelles (associatives, formation, etc.) ou faire de l’exercice physique peut retarder le vieillissement de cette même personne de 1,84 à 3,23 années.

Maintenir les gens plus longtemps au travail

Les partis flamands se sont dits favorables à l’augmentation de l’âge de la pension et à un meilleur système bonus-malus pour les pensions.

Aux Pays-Bas, le système avantage ceux qui travaillent plus longtemps et pénalise ceux qui travaillent moins longtemps : la pension diminue de 6,5 % par an sous l’âge légal de la pension (67 ans) et augmente de 6,5 % par année supplémentaire. A noter que depuis 2007, le Pacte de solidarité entre les générations a instauré dans notre pays un système de bonus dans le but de maintenir davantage de personnes actives à la fin de leur carrière, y compris les indépendants. Pour y prétendre, l’activité professionnelle doit être maintenue jusqu’à l’âge de 62 ans ou jusqu’à la 44ième année de carrière. Ce système bonus-malus, pour l’instant prévu jusque fin 2012, est peu perceptible, calculé en quarante-cinquièmes (par exemple 44/45 pour quelqu’un qui travaillerait un an en moins, etc.

Prolonger l’âge légal de la pension ou garder active la tranche des 45-65 ans

L’Europe met la pression sur ses états membres pour augmenter l’âge légal de la pension. Qu’en est-il en Belgique ? Avant de forcer les gens à travailler au-delà des 65 ans, le bon sens, dit-on ici, ne serait-il pas d’augmenter le taux d’emploi des personnes de 45 à 65 ans ? A commencer par ne plus encourager le système des prépensions qui poussait les employeurs à se débarrasser prématurément de nos seniors (avant leur 50 ans ! ), qui sont en fin de compte de vraies valeurs pour nos entreprises, offrant en pleine guerre des talents, leur expérience, leur maturité et leur stabilité…

Sources : Le Soir, ULG Université Libre de Liège, belgium.be, fgov.be
(sc)
 

9 novembre 2011
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