La moitié des travailleurs n’osent pas changer d’emploi

Les travailleurs regardent l’avenir avec plus de confiance que les employeurs. Cela ressort d’une enquête sur le marché du travail de la firme Tempo-Team. Pourtant, ces travailleurs préfèrent encore postposer leur départ.
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Tempo-Team interroge tous les ans des travailleurs et des employeurs sur le développement du marché du travail et sur la sécurité de l’emploi. La confiance dans le marché du travail mais aussi dans l’avenir de sa propre entreprise et dans la sécurité de l’emploi, serait plus fragile chez les employeurs que chez les travailleurs. Cela ressort d’une étude pour laquelle 550 travailleurs belges et 200 managers RH ont été consultés.

Qu’est-ce qui dérange les employeurs ? « Principalement, les impôts élevés et le coût du travail, certainement si l’on se compare à l’Allemagne », nous apprend Philippe Melis, social & public affairs manager chez Tempo-Team. « S’il cite l’Allemagne, c’est parce que l’étude du marché de l’emploi de Tempo-Team compare traditionnellement nos deux pays. « La perception des employeurs semble dominée par le fait que l’Allemagne a un climat entrepreneurial plus sympathique que le nôtre. Il y a moins d’administration, des mini-emplois sont proposés. Les travailleurs sont en même temps moins contents que chez nous, c’est ce qui ressort de notre enquête. »

Près de chez soi

Les travailleurs belges sont donc assez satisfaits mais on ne peut pas dire qu’ils sont mobiles. Seulement 14% des travailleurs interrogés disent être activement à la recherche d’un nouveau job. En raison de la crise, la moitié n’ose pas changer d’emploi.

Ce qui est étonnant, c’est que six travailleurs sur dix choisiraient de rester longtemps chez le même employeur. C’est en contradiction avec la demande pour du travail sur mesure et de l’employabilité durable auprès de différents employeurs sur laquelle les experts RH mettent de plus en plus l’accent.

« Je recommande à tous les travailleurs de bien réfléchir à leur carrière et de tenir compte des changements sur le marché de l’emploi, comme la perspective de travailler plus longtemps ou la flexibilité accrue demandée par les entreprises », indique Philippe Mélis. Les travailleurs semblent surtout, à en croire l’enquête de Tempo-Team, choisir la sécurité d’un emploi près de chez eux. Seul un sur trois accepterait de travailler dans une autre région et à peine 18% déménageraient pour leur emploi.

Sécurité svp

Ce qui est étonnant est que ni le contenu de la fonction ni les supérieurs ne figurent, comme dans beaucoup d’enquêtes, au top des raisons pour lesquelles un employeur est considéré comme attirant, mais bien le salaire lié à la situation financière de l’entreprise. Philippe Melis attribue cela au sentiment de crise. « Les gens sont tout de même plus attentifs à leur portemonnaie. L’intérêt de la fonction se classe dans notre enquête à la quatrième place, après l’équilibre vie privée/ vie professionnelle.

Cet équilibre semble être de plus en plus exigé. C’est que le stress au travail augmente. Un travailleur sur trois estime que les relations au bureau sont plus stressantes qu’il y a un an. Un quart évoque une concurrence interne accrue. Lueur d’espoir cependant : un sur cinq observe plus de collégialité que l’an passé.

10 mars 2014
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