Entretien d'embauche
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Entretien d’embauche, des questions taboues ?

Faut-il éviter de poser certaines questions lors d’un entretien d’embauche ? Conseils nuancés par l’expérience de Philippe Meysman, Director Recruitment & Selection Belgium auprès du cabinet Hudson.
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Pas de questions taboues, mais choisissez votre moment 

« Il n’existe plus vraiment de questions qui ne peuvent être posées. Aujourd’hui, il règne dans les entreprises un climat d’ouverture et de franchise qui n’existait pas il y a 15 ans », nous éclaire P. Meysman. D’autre part, la génération «Y» s’estime en droit de poser, sans tabou, toutes les questions qu’elle veut. « Par contre, par la manière et le moment choisi pour formuler une question, on voit vite si le candidat peut évoquer les choses avec plus ou moins de subtilité, c’est ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle », ajoute-t-il.

Exemples de mauvaise question ou de mauvaise formulation : 

Un flot de questions basiques sur l’entreprise peut être très agaçant.
Quel est votre chiffre d’affaires ? Rappelez-moi votre activité ? Combien de personnes travaillent au sein de votre entreprise ?
C’est clair, le candidat n’a pas pris la peine de s’informer sur l’entreprise auprès de laquelle il souhaite travailler. Donc poser des questions sur l’entreprise oui, mais efforcez-vous ainsi de démontrer votre quête préalable de documentation.

La question salariale peut être abordée. Mais évitez de mettre la charrue avant les bœufs, et réservez-la plutôt pour la fin de l’entretien, voire même pour le suivant, lorsque le moment sera venu d’aborder ce que j’appelle les «practicals» : salaires, horaires, etc.

Dans le même registre, la question du nombre de congés revient régulièrement chez le public jeune. Or, elle me semble tout autant périphérique au contenu du job. Cela intéressera le recruteur de sentir si le candidat s’intéresse d’abord au projet professionnel avant de s’inquiéter des conditions dans lesquelles celui-ci se déroulera.

Mettez-y la forme... 

Voici 3 manières de formuler une même question, chacune exerçant son effet sur le recruteur :
- «Votre culture d’entreprise, c’est le style cotée en bourse très axée sur la productivité ?»
Cette question est formulée de façon irritante et un peu primaire, car elle sous-entend que seule la rentabilité compte. À éviter donc.
- « En quoi le fait d’être côté en bourse pèse sur votre culture d’entreprise ? »
Cette question reste un peu embarrassante mais est déjà plus subtile.
- « Votre cotation en bourse aurait-elle un impact sur votre culture d’entreprise ? »
Ça, c’est la bonne question parce qu’elle appelle une réponse ouverte et elle vous en apprendra plus sur l’entreprise qu’un simple oui ou non.

Posez les questions que l’on attend de vous 

Des questions plus sophistiquées qui témoignent de l’intérêt de la personne envers l’entreprise, et de son premier effort de documentation. Ainsi que des questions pertinentes sur le contenu de la fonction, bien sûr.

Dernier conseil : détendez-vous !

Philippe Meysman : « L’essentiel pour un candidat n’est pas de se focaliser sur les questions « interdites » mais bien d’apprendre à en formuler selon son interlocuteur et au moment choisi. »

(fr)  

4 octobre 2011
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