Une bonne intégration et de bons conseils peuvent empêcher le 'job hopping'
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Cela semble pourtant être un excellent point de départ. Pour rendre les gens plus heureux, vous leur demandez ce qu'ils veulent et le leur donnez. Tout le monde est content, n'est-ce pas ? Faux !
Différentes études ont permis de conclure que les êtres humains n’étaient pas des plus doués pour prédire ce qui les comble de joie. Demandez à monsieur tout le monde ce dont il a besoin pour être heureux, il vous répondra "gagner au loto". Il s’est toutefois avéré que les gagnants de la loterie n’étaient que superficiellement plus heureux que les personnes menant un train de vie normal.
Lorsque vous demandez aux employés ce qui les rend plus heureux au travail, vous obtenez généralement des réponses telles qu'une augmentation, une promotion, une prime, une salle de sport au bureau, des fruits gratuits, etc.
Bien que tout cela semble très raisonnable, nous savons, grâce à des recherches, que ces facteurs ne rendent pas les employés plus heureux au travail. Soyons clairs : ces facteurs doivent être mis en œuvre équitablement dans l'entreprise car le sentiment d’injustice rend les employés réellement malheureux. A partir du moment où ces facteurs sont mis en œuvre de manière équitable, les augmenter davantage n'augmente pas forcément le niveau de bonheur des collaborateurs. Cela explique pourquoi de nombreuses organisations consacrent beaucoup de temps et d'argent à une multitude d'avantages mais que les employés ne sont toujours pas heureux.
Dan Gilbert, professeur de psychologie à l'université de Harvard, le sait depuis longtemps : donner aux employés ce qu'ils demandent est un aller-simple vers l'échec s'ils ne savent pas quoi demander. Et ils ne le savent pas. Dan Gilbert indique le biais d'impact comme le grand coupable. Cette tendance nous fait attribuer aux événements un impact beaucoup plus important que celui que nous subissons réellement. Ce biais d'impact a été utilisé très habilement par notre société commerciale, qui nous a convaincus que nous devons obtenir ce que nous voulons, sinon nous serons malheureux. Tout cela est on ne peut plus faux !
Les recherches de Dan Gilbert montrent que le bonheur naturel (obtenir ce que l'on veut) est équivalent au bonheur synthétique (le bonheur que nous créons dans notre cerveau lorsque nous n’obtenons pas ce que nous voulons). Dans notre cerveau, le cortex préfrontal fonctionne comme un véritable simulateur et est donc, en quelques sortes, victime du lavage de cerveau commercial, ce qui signifie que nous n'associons le bonheur qu'à des stimuli positifs.
Le fait que le bonheur n'a rien à voir avec des smileys et des ballons est évident. Demander ce qui rendrait une personne (plus) heureuse au travail ne paraît donc pas non plus la solution. Comment procéder ?
Alexander Kjerulf, un expert danois en matière de bonheur au travail, suggère d'utiliser une autre question comme point de départ pour accroître le bonheur au sein d'une équipe ou d'une organisation : "Quelle bonne expérience récente au travail vous a rendu heureux ? Cette question ne se concentre pas sur la prédiction ou l'estimation des facteurs susceptibles d'accroître le bonheur au travail, mais remet en question une expérience réelle. Cela signifie que nous arrivons directement à ce qui fonctionne vraiment.
Alexander Kjerulf a posé cette question lors de centaines de conférences à travers le monde et il n'a jamais entendu personne évoquer une augmentation de salaire, une promotion ou une session de fitness au bureau. Personne n'a jamais dit : "J'étais vraiment heureux jeudi dernier parce que j'ai reçu une pomme gratuite de mon employeur".
Lorsque les gens réfléchissent à la question d'une bonne expérience professionnelle, leurs histoires se divisent en deux catégories. Soit ils parlent de faire du bon travail, d'obtenir de bons résultats ou de faire une différence positive pour les autres. Il s'agit notamment de pouvoir résoudre un problème difficile de manière créative, de mener à bien des projets ou d'obtenir un feedback positif de la part d'un client.
Soit ils parlent des moments de connexion personnelle au travail, comme le fait de pouvoir réaliser quelque chose avec des collègues, un collègue qui a cuisiné quelque chose pour toute l'équipe ou le sourire de quelqu'un qu'il a pu aider.
Souvent, leurs histoires contiennent les deux éléments. C'est pourquoi on peut dire que les résultats et les relations sont les deux sources les plus importantes de bonheur au travail. Donc, au lieu d'essayer de découvrir ce qui rendra les employés heureux, vous feriez mieux de les aider à se connecter aux expériences positives qu'ils ont vécues. En plus de prédire le bonheur futur de manière beaucoup plus fiable, une telle approche sera réconfortante tant pour le conteur qui a vécu l'expérience que pour l'auditeur qui s'en inspire. Une solution win-win !
Lisez aussi : Vous avez besoin d'objectifs pour être heureux
(gd/kv)
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