Combien vaut mon travail?
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Quand est-il préférable de (ne pas) parler de son salaire à ses collègues ?

Plus ancien dans l’entreprise, donc mieux payé ?

Dans la plupart des entreprises, le salaire des travailleurs augmente à mesure que l’on reste en service. Effectory, le leader du marché néerlandais en enquêtes de personnel, indique que ce n’est plus automatiquement lié ni tenable. Selon Guido Heezen, fondateur d’Effectory et trendwatcher, le système actuel dans lequel les travailleurs ne peuvent que gagner de plus en plus et jamais moins n’est pas tenable à l’avenir.
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Expérience ?

« La rémunération a été longtemps liée à l’expérience. Un collaborateur qui était depuis longtemps en service, avait le plus d’expérience et était donc aussi automatiquement plus cher qu’un autre. Mais la valeur de l’expérience diminue parfois très vite. Un collaborateur de bureau qui ne se débrouille pas avec wordperfect, un monteur automobile qui ne parvient plus à démonter et à monter un moteur… L’expérience vieillit plus vite que l’on ne pense, tandis que la rémunération augmente encore comme si cela allait de soi », explique Heezen. « Cela va plus loin, il semble selon nos enquêtes auprès du personnel que l’ouverture au changement, par exemple, diminue anti proportionnellement à l’ancienneté. Pourquoi le salaire devrait dans ce cas n’évoluer que dans un sens ? »

Impacts négatifs

Le système actuel dans lequel l’augmentation automatique du salaire va de soi, a, selon Heezen, une série d’effets néfastes pour les collaborateurs comme pour les organisations. « On arrive actuellement à un grand nombre de collaborateurs très bien payés qui restent collés à leur fonction, comme dans une cage dorée. »

Heezen : « C’est sûr qu’ils n’auront pas vite envie de quitter, parce qu’ils auraient peu de chance de trouver ailleurs un emploi comparable. Nous le voyons aussi, les organisations adoptent en masse un comportement de fuite. Elles dépensent de l’argent pour se libérer de collaborateurs au salaire très élevé. Cela crée un sentiment d’insécurité. Et en fin de compte, nous voyons que des collaborateurs plus talentueux, plus récemment engagés, sont freinés dans leur croissance. Ils voient qu’on modère leur package salarial et ne se sentent pas suffisamment reconnus ni valorisés. Ils gagnent moins que le personnel qui est depuis plus longtemps en place, mais ils savent qu’ils ne prestent pas toujours moins bien pour autant. »

Rémunérer selon la valeur ajoutée

Alors, quelle est la bonne approche, selon Heezen ? « Les organisations qui veulent réussir à long terme feraient bien d’entamer le dialogue sur la valeur ajoutée de chacun, dans le plus profond respect », détaille Heezen. Rémunérer selon les prestations est selon lui le leitmotiv. Quand c’est nécessaire, il faut pouvoir ouvrir le débat sur une éventuelle diminution de salaire. « Ainsi l’on peut maintenir plus de personnes à l’effectif, tout en conservant l’implication, l’enthousiasme, l’énergie et la flexibilité. Les travailleurs perçoivent un salaire conforme au marché, si vous regardez la valeur que cela représente pour l’organisation. Tout le monde en profite ainsi, tant les organisations que les collaborateurs. »

(nm/sc) - Sources : Effectory.nl 

14 janvier 2014
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