Démission silencieuse : est-il suffisant de simplement faire son travail ?
Quiconque ne travaillant que pendant les heures mentionnées dans son contrat et ne prestant pas d'heures supplémentaires fait synonyme d’ovni.
Certaines entreprises ont déjà un 'Chief People Manager' à la place d'un gestionnaire RH, et ce même dans notre pays. Mettre davantage l'accent sur les gens, moins sur les processus, tel est le message. Il existe également d'autres fonctions qui se calquent sur ces nouvelles tendances.
L'entreprise Zappos, qui vend des chaussures en ligne, emploie un 'Chief Happiness Officer' afin de se concentrer sur l'autogestion de son personnel. Celui-ci remplace le directeur des ressources humaines. Dans l'entreprise technologique belge Unleashed, qui détient notamment Mobile Vikings, une telle fonction existe également. "Cela met l'accent sur le fait que nous attachons une importance particulière à ce que tout le monde se sente bien dans notre entreprise", déclare Sofie Van Eemeren, HR & people lead chez Unleashed.
Sa collègue, Dempsey Giunta, occupe le poste de Chief Happiness Officer depuis un an. Selon ses dires, elle bénéficie de beaucoup de liberté dans l'exercice de sa fonction. "Le contenu est large et il n'est pas question d'une simple politique RH. Cela commence par l'accueil des nouveaux collègues mais tout le monde peut venir me voir dès qu'il en ressent le besoin. Je suis la personne de contact en cas de problème. J'essaie également de mettre en place des formations adéquates afin que chacun puisse évoluer de manière optimale au sein de l'entreprise." Les détails d'ordre pratique comme l'organisation d'évènements en interne sont également gérés par le Chief Happiness Officer. "Au mois de février, nous avons lancé une initiative autour du thème de la Saint-Valentin où les travailleurs pouvaient s'écrire des messages. Cela peut sembler superflu mais cela renforce considérablement la cohésion de groupe."
Ilse Jansoone officie depuis cinq ans en tant que directrice RH chez Wise, une société résultant de la fusion de deux agences numériques. "Nous avons immédiatement opté pour des équipes multidisciplinaires où des gens ayant des expertises diverses travaillaient sur des projets numériques", explique-t-elle. Étape par étape, l'organisation a évolué au sein d'un réseau où les travailleurs prenaient de plus en plus leurs responsabilités. "A ce moment-là, les équipes capables de s'autogérer étaient encore très rares", affirme Ilse Jansoone.
Son rôle de gestionnaire des ressources humaines a également changé. "J'ai commencé par mettre en place une base administrative et construire des processus RH. Ensuite, je voulais développer la proactivité des travailleurs afin qu'ils prennent des décisions par eux-mêmes en matière de recrutement, de rétention ou de rémunération du personnel."
Enfin, Ilse Jansoone est devenue 'Chief Network Officer' cette année. Il s'agit d'un titre apparenté aux ressources humaines qui fait petit à petit son apparition dans notre pays. "Cette fonction met avant le niveau stratégique et plus uniquement les RH. De plus, nous informons les gens sur l'importance de bien s'entourer et de réseauter afin d'en faire bénéficier leur entreprise."
La société de logiciels Salesforce emploie un 'Chief Equality Officer'. Celui-ci a le même niveau q'un gestionnaire RH mais est considéré comme 'Vice-Président du succès global des employés' (Vice President for Global Employee Success). "Comparez cela à un avocat dont le but est de défendre les droits de tous les travailleurs", explique Tony Prophet, Chief Equality Officer chez Salesforce.
Concrètement, Tony Prophet est responsable de différents points : les possibilités de promotion mais également les droits à une rémunération identique pour un même travail. "Nous avons investi 3 millions de dollars pour assurer l'égalité des salaires entre les hommes et les femmes", explique-t-il. L'accent est mis sur l'égalité des chances et les formations. "Nos employés peuvent par exemple consacrer 1% de leur temps au bénévolat. En tant qu'entreprise, nous mettons 1% de nos ressources à disposition d'œuvres de charité", poursuit-il.
Un autre thème majeur est la parité homme femme sur le lieu de travail. Dans l'industrie IT, la représentation plus ou moins égale d'hommes et de femmes est une préoccupation majeure. "Près de 30% de nos employés sont des femmes. Cette proportion est supérieure à d'autre secteurs mais nous ne devons pas encore célébrer ce pourcentage. Nous pouvons faire beaucoup mieux."
(eh/jy)
19 février 2020Quiconque ne travaillant que pendant les heures mentionnées dans son contrat et ne prestant pas d'heures supplémentaires fait synonyme d’ovni.
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