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Un nouvel écart salarial suite au coronavirus ?

Le coronavirus provoque non seulement de nombreuses souffrances humaines, mais il perturbe et contamine également l'économie mondiale. L'une des conséquences possibles de cette pandémie est que l'écart de rémunération entre hommes et femmes se creuse à nouveau.

Jusqu'au déclenchement de la crise du coronavirus, les choses semblaient toutefois aller dans la bonne direction : l'écart de rémunération - selon lequel les femmes sont beaucoup moins payées que les hommes pour une même travail - réduisait au fil des années. En moyenne, le salaire brut d'une employée n'était 'que' 20% inférieur à celui d’un employé.

Same same but different

L'inégalité des salaires est due à différents éléments.

  1. Bien que de plus en plus de femmes décrochent un diplôme de l'enseignement supérieur, la majorité optent pour des études ou formations menant à des emplois et des secteurs moins rémunérateurs. Le stéréotype selon lequel la femme revêt 'naturellement' le rôle de mère attentionnée influence souvent les choix.
  2. La ségrégation horizontale, également appelée 'mur de verre', signifie que les femmes sont surreprésentées dans certains secteurs offrant souvent des emplois moins bien rémunérés et sous-évalués. Pensez à la garde d'enfants, au commerce de détail, à l'entretien, au nettoyage et au profit social. Les femmes sont sous-représentées dans les secteurs 'masculins' mieux rémunérés comme la chimie, la banque et les assurances.
  3. La ségrégation verticale ou 'plafond de verre', s’illustre par le fait que, malgré des qualités et compétences égales à celles des hommes, il est très difficile pour de nombreuses femmes d'accéder à des postes de direction. Elles restent 'coincées' (le 'plafond de verre' les empêche de grandir) dans des postes moins bien payés. La ségrégation verticale commence souvent en début de carrière : il n'est pas rare, lors du recrutement, que des femmes bénéficient de conditions d'emploi moins favorables et leurs contrats temporaires ne sont pas toujours renouvelés. Une éventuelle grossesse (= longue absence du travail) est aussi parfois utilisée comme raison de ne pas embaucher une femme ou de lui refuser une promotion.
  4. Des avantages extralégaux tels qu'un smartphone, un ordinateur portable et une voiture de société avec une carte de carburant sont plus souvent accordés aux hommes. Les femmes bénéficient généralement (et malheureusement) de moins d'avantages financiers que les hommes.
  5. 80% des employés travaillant à temps partiel sont des femmes. Elles travaillent souvent à temps partiel ou 4/5ème pour passer plus de temps avec leur famille et leurs enfants (qui amène les enfants à la crèche ou s'occupe du ménage ?), ce qui permet aux hommes de poursuivre pleinement leur carrière. Les employeurs considèrent toujours les personnes travaillant à temps partiel comme 'partiellement impliquées' dans l'entreprise. Elles ont donc moins de chances d'être promues ou augmentées.

En quoi le coronavirus est-il lié aux tendances précédemment évoquées ?

La pandémie signifie que de nombreuses entreprises sont obligées de fermer temporairement leurs portes. Cette situation représente un problème financier pour une multitude d’entrepreneurs : mon entreprise survivra-t-elle et pourrai-je quand même payer mon personnel ? Afin de surmonter cet obstacle financier, des réductions budgétaires sont opérées et le personnel travaillant en bas de l'échelle en paie le prix. Les ouvriers les moins bien payés, les employés pouvant facilement être licenciés et remplacés, les travailleurs à temps partiel et les salariés sous contrat temporaire se retrouvent dans l’embarras... En bref, plus de femmes que d'hommes.

En période de quarantaine, la pression familiale et la charge des soins incombent largement à la femme. Les hommes de maison existent mais cela reste très rare. Une étude de l'ONG Catalyst a révélé que les entreprises qui – à cause du coronavirus ou de n’importe quelle autre crise – devaient licencier des travailleurs tenaient moins compte de la diversité du personnel. Lors de licenciements, les minorités ethniques et les femmes se retrouvaient en danger.

Et pourtant, il y a de la lumière au bout du tunnel. Le confinement encourage les entreprises à investir pleinement dans le télétravail. Cette manière de travailler est très flexible et relativement facile à combiner avec une vie de famille. Une situation win-win pour tout le monde, n’est-ce pas ?

(mr/eh)


28 avril 2021

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