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Fonctionnaire ou employé : qui gagne le mieux sa vie ?

Pourquoi sommes-nous toujours insatisfaits de notre salaire ?

Les femmes sont moins satisfaites de leurs salaires que les hommes…
Nous sommes de moins en moins satisfaits de ce que nous gagnons. Voilà ce qui ressort de l'indicateur des salaires de Jobat.be. Les raisons invoquées s'avèrent toutefois multiples. "Nous nous comparons en permanence aux autres et cela peut être nuisible." Nous ne sommes cependant pas les seuls à comparer nos salaires, les animaux le font également…
Les femmes sont moins satisfaites de leurs salaires que les hommes…

Tapez 'Equal Pay for Monkeys' (rémunération identique pour les singes) dans votre moteur de recherche Google et vous tomberez sur une vidéo YouTube pour le moins surprenante. Des chercheurs laissent deux singes enfermés dans un cage et leurs demandent d'effectuer une tâche tout en leur offrant une récompense par la suite. La seule différence est qu'un singe reçoit un concombre et l'autre des raisins. Ces derniers étant perçus comme une 'meilleure' rétribution.


Le singe n'ayant reçu 'que' des concombres se met en colère et devient même agressif quand il constate que son condisciple a reçu des raisins. Il se met à frapper sur les parois de la cage ainsi qu'à y jeter des pierres. Il veut lui aussi recevoir des raisins. "Cette expérience montre que les animaux comparent également leurs salaires", explique Frank Vander Sijpe, Directeur des Ressources Humaines et de la recherche chez Securex.

1. Nous comparons (en permanence)

Les êtres humains comparent leurs salaires mais également le reste. L'aspect financier semble toutefois être la raison principale de leur mécontentement. "Une expérience célèbre le prouve incontestablement", note Vander Sijpe. En effet, un individu se sent mieux dans un monde où il gagne 3 500 euros par mois alors que son voisin n'en gagne que 3 000. De plus, il se sentirait mal en gagnant 5 000 euros (même s'il s'agit d'un montant supérieur à 3 500 euros) alors que son voisin en gagne 6 000.


Les deux études arrivent aux mêmes constatations : dès qu'il s'agit de questions relatives à l'argent, tant les humains que les animaux ne sont difficilement satisfaits. "Voilà pourquoi les chiffres liés à la satisfaction des salaires doivent être interprétés avec prudence. La plupart des travailleurs pensent qu'ils ne gagnent pas assez, à quelques exceptions près."


La raison principale est que tout le monde se compare toujours à tout le monde. "En jouant à ce petit jeu, vous ne serez jamais heureux car il y aura toujours quelqu'un qui gagne plus que vous", affirme Vander Sijpe.

2. Il y a parfois de grandes différences

Vu que nous comparons, nous devenons vite insatisfaits. Surtout si le résultat ne joue pas en notre faveur. Vu que les femmes gagnent en moyenne 580 euros brut de moins que les hommes, comme le témoigne l'indicateur des salaires de Jobat.be, cela se reflète dans leur degré de mécontentement. En effet, plus de la moitié des femmes (58%) sont insatisfaites de la relation entre leur rémunération et leurs performances. Chez les hommes, moins de la moitié (48%) sont du même avis. Lors des cinq dernières années, le niveau de mécontentement a augmenté tant chez les femmes que chez les hommes.


Cette insatisfaction est la plus présente dans les secteurs qui rémunèrent le moins bien, à savoir les soins hospitaliers, le tourisme, les loisirs, le textile et l'habillement. Au sein de ceux-ci, seules 6 personnes sur 10 sont contentes de leurs conditions.

3. La charge de travail augmente

Même si la plus grande partie du mécontentement provient de la comparaison constante avec les autres, Vander Sijpe voit également d'autre éléments qui entrent en ligne de compte. "Je remarque que, pour beaucoup de travailleurs, tant le stress que la charge de travail augmentent. Les patrons attendent de plus en plus de la part de leurs employés. Certaines entreprises sont obligées d'augmenter leur productivité, sans quoi elles ne sont plus capables de rémunérer leurs employés. Le coût du travail étant très élevé en Belgique, elles ont besoin d'un investissement total des travailleurs en contrepartie."


La pression est présente au travail mais aussi dans la sphère privée. "Le gens mettent la barre très haut au niveau privé et sont exigeants vis-à-vis d'eux-mêmes,. Les problèmes de mobilité et de circulation n'améliorent pas les choses. Cela peut également influencer la pression des individus et réduire leur satisfaction totale", conclut-il.

4. Les salaires manquent de flexibilité

Un élément à prendre en compte est que les salaires ne sont que très peu flexibles en Belgique. "Les employés sont clairement demandeurs de packages salariaux flexibles mais, dans la pratique, les employeurs peuvent difficilement faire quelque chose car les législations sont très strictes à ce niveau.", explique Frank Vander Sijpe. "Un concept comme le plan cafétéria peut rapidement tomber dans l'illégalité. Ce manque de flexibilité est vraiment dommage. Un jeune employé a par exemple différents besoins qu'un travailleur en fin de carrière."


La politique salariale globale est relativement rigide dans notre pays. "Nous nous trouvons dans une situation où les salaires peuvent difficilement augmenter. Cela signifie que les travailleurs âgés de plus de 55 ans s'estiment moins heureux de leurs conditions sur le marché du travail. L'augmentation de l'ancienneté entraîne la hausse de la masse salariale. A ce rythme, j'imagine que cela ne contribuera pas à une satisfaction globale", conclut Vander Sijpe.


Malgré ce sentiment d'insatisfaction générale, nous terminerons avec une note positive. Si nous comparons nos salaires avec ceux de nos voisins, le Belge moyen n'a pas trop à se plaindre. "Il est difficile d'effectuer une comparaison 100% exacte car vous devez savoir ce qui est pris en compte et ce qui ne l'est pas. Est-il uniquement question des salaires ou les avantages extra-légaux sont-ils pris en compte ? De manière générale, sachez que la Belgique n'est pas mauvaise en termes de rémunération et que le Belge gagne correctement sa vie."


(eh/jy) – Source : MARK Magazine 

5 juin 2019
goForHappy

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