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Travailler de longues heures est pour certains un synonyme de prestige associé à une force de caractère. La première trace de cette culture des heures supplémentaires remonte aux années 80. Le management et les fonctions d’employés étaient alors très prisées. Pour sortir du lot, nous ne trouvions pas de meilleur moyen que celui d’effectuer des prestations exceptionnelles, et ce parfois jusqu'à l'épuisement.
Une véritable élite s'est ainsi formée, avec certains accrocs aux heures supplémentaires. Celle-ci existe encore et toujours aujourd'hui. Selon une enquête de l’Université d’Oxford, il semblerait que les journées de travail des hauts diplômés étaient plus courtes au 20ème siècle. De nos jours, ceux-ci prestent à nouveau plus d’heures, et c’est ainsi que l’on voit apparaître une ‘caste’ de nantis donnant l’impression de camper littéralement sur leur lieu de travail.
Le nombre d’heures de travail ne garantit pourtant en rien la qualité des prestations fournies. L’Université de Stanford réalisa une enquête sur le rapport entre le nombre d’heures prestées et la productivité. Conclusion ? La qualité et la quantité de travail ne sont pas nécessairement liées. Que du contraire, ils observent que les personnes travaillant 60 heures ou plus par semaine fournissent en moyenne un travail de moins bonne qualité. Les travailleurs estimant qu’une semaine de 40 heures suffit atteignent quant à eux de meilleurs scores au niveau qualitatif.
1. C’est ancré dans notre culture.
C’est une tradition remontant aux années 80 et, même si elle est souvent remise en question, rien n’a encore changé à ce sujet. Il s'agit presque d'un réflexe. En outre, les convictions des employeurs n’arrangent rien : selon ces derniers, lorsque nous sommes jeunes, nous pouvons assurer de plus longues journées au travail et nous ne pensons qu’à gagner davantage d'argent.
2. Certains métiers ne peuvent faire autrement.
En raison des échéances, et celles-ci vont de pair avec la description de fonction, il n’y a pas d’autre choix que d’effectuer des heures supplémentaires. Par exemple chez les avocats, pour le personnel médical, les bureaux de consultants, les responsables d’évènements…
Le contrat signé avec les donneurs d’ordre les oblige légalement à continuer de travailler jusqu’à ce que leur mission soit achevée.
3. C’est aussi une question d’image.
La Graduate School of Management a étudié la perception que les collègues avaient les uns à propos des autres. La plupart estiment que ceux qui restent tard au bureau donnent l’image de personnes ‘plus fiables’ et ‘plus impliquées’. Les entreprises récompensant les employés travaillant plus de 20 heures d'affilée par une promotion ou une indemnité financière participent à l’illusion que ces 20 heures sont une nécessité absolue. Cela explique que les autres collègues aient envie de faire de même.
4. L'aspect financier est non négligeable
On peut comprendre que les collaborateurs éprouvant des difficultés à joindre les deux bouts ou souhaitant juste gagner plus d'argent soient motivés à rester plus tard au bureau ou qu’ils emportent des dossier pour y travailler à domicile.
Cela dépend naturellement d’un individu à l’autre. Laszlo Bock, HR manager chez Google : "Nous avons affaire à deux types de personnes. Les ‘segmentators’, une petite minorité (31%), sont capables sur le plan psychologique de faire un trait entre le stress professionnel et la vie privée. Les ‘integrators’ (69%) ont toujours leur travail quelque part en tête et vérifient continuellement leurs e-mails."
De plus en plus d’entreprises s’opposent désormais à la culture des heures supplémentaires. Chez le constructeur automobile Volkswagen, par exemple, les serveurs sont programmés pour ne plus envoyer de messages aux collaborateurs 30 minutes après la fin de la journée de travail. On espère ainsi mieux respecter la vie privée du personnel.
Certaines organisations optent pour une autre approche. Elles n’accordent de promotions que lorsque le travail est effectué dans le cadre d’un certain horaire. Approche qui s’appuie sur les résultats de l’enquête de l'Université de Stanford : qui dit quantité ne dit pas forcément qualité. Ce système est conçu pour récompenser ceux qui travaillent très bien tout en se fixant des limites raisonnables, et non ceux qui peuvent ou veulent rester le plus tard possible au bureau.
(EH) (SC)Sources : Express.be / Harvard Business Review
22 septembre 2014Plus de 440.000 utilisateurs recoivent nos astuces
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