Peur de téléphoner ? 7 conseils pour y remédier
Une enquête du SPF Santé publique a révélé que 65% des jeunes ne passe presque plus d’appels avec leurs téléphones.
Anne-Catherine Bistiaux (38 ans), assistante en approvisionnement chez le distributeur automobile et importateur D'Ieteren basé à Bruxelles, a des problèmes de dos récurrents. Les vertèbres endommagées font partie de son quotidien. Elle se trouve souvent dans une voie sans issue : la douleur ne veut pas disparaître, le travail n'est pas facile tous les jours et un burn out causant un épuisement physique et mental n'est jamais loin. Dans le courant du mois de mai de l'année passée, elle est restée cinq semaines à la maison.
Anne-Catherine s'est inscrite dans une école du dos et reprit le travail en juin 2016. Elle opta pour un horaire à temps partiel (19 heures par semaine). "Cela n'a pas été facile mais mon employeur m'a bien aidé. J'ai reçu une chaise sur mesure destinée aux personnes ayant des problèmes de dos et j'ai bénéficié d'un excellent soutien de la part de mon patron qui me posait régulièrement des questions au niveau de mon bien-être général. A un certain moment, le service du personnel m'a même déconseillé de revenir travailler mais j'y tenais absolument. C'est une approche que vous ne trouvez pas dans toutes les entreprises. Je suis très reconnaissante envers les personnes qui m'ont aidé. Je suis de nature professionnelle et ne veut en aucun cas abuser de ma situation. J'étais vraiment heureuse de revenir travailler. Lorsque vous êtes au bureau, vous vous sentez utile et avez une vie sociale."
Au niveau de la fluidité actuelle du travail, elle ne répond pas immédiatement de manière positive. "Ça va, mais j'ai toujours mal. Depuis le 09 janvier, je travaille en quatre cinquièmes et cela me fait encore un petit peu peur. Je n'hésite pas à dire que quelque chose ne va pas. Cela m'a déjà traversé l'esprit : 'je vais me faire licencier…'. De plus, j'ai vécu une grossesse difficile il y a plus de deux ans et j'ai dû rester six mois à la maison."
Il s'agit d'une histoire que Wim Gazia, qui travaille chez D'Ieteren dans la teinte des vitres de voitures, connaît bien. Il connut des soucis de santé à plusieurs reprises et fut mis quelques fois à la porte par ses employeurs précédents. D'Ieteren a fait preuve de plus de compréhension en analysant la manière dont il pourrait se remettre à travailler : un travail à temps partiel combiné à des allocations. Une solution fut trouvée dans l'intérêt des deux parties.
Le gouvernement souhaite aussi proposer un soutien aux personnes ayant subi un congé maladie longue durée en les aidant à reprendre le travail. Depuis le 01 décembre 2016, la réinsertion des travailleurs se fait en collaboration avec l'employeur. Un tel processus peut être initié par l'employé ou son médecin traitant, un médecin de l'assurance maladie ou l'employeur en personne. Cela peut avoir lieu après quatre mois d'invalidité (dons plus que l'absence d'Anne-Catherine Bistiaux). S'il n'y a pas de plan de réintégration, l'employeur doit justifier pourquoi il n'offre pas d'autre travail ou ne modifie pas le contenu de la fonction. De son côté, si l'employé n'accepte pas le retour au travail, il doit en expliquer les raisons.
D'Ieteren n'a pas attendu avant de prendre des mesures. Eric Debackere, qui travaille au sein du service RH, s'exprime : "Depuis 2014, nous avons mis en place une politique de présence positive. Nous ne sanctionnons plus tout comme nous ne regardons plus négativement les absences de longue durée. Il s'agit d'une mauvaise approche. Après deux semaines ou un mois, en fonction du statut du travailleur (ouvrier ou employé), nous prenons contact avec lui et demandons ce que nous pouvons faire afin qu'il revienne travailler parmi nous. Nous opérons toujours sur mesure : travail personnalisé, pauses en suffisance, démarrage avec horaire à temps partiel,…"
Cela fait deux ans que D'Ieteren a constaté que l'absentéisme était relativement haut. Le screening des absences a révélé qu'il y avait un nombre important de personnes atteintes de troubles musculaires et de soucis mentaux (burn out). "Il y a deux ans, nous avons lancé 37 procédures afin de permettre à des employés de revenir travailler. L'année passée, il y en a eu 32", poursuit Eric Debackere.
Une telle approche demande un travail intensif mais porte ses fruits. "C'est une bonne chose tant pour le bien-être de l'employé que la productivité de manière générale. Le but est que les deux parties y trouvent leur compte et cela nécessite des efforts de part et d'autre. Nous sommes convaincus des avantages d'une telle mesure. Il arrive que nous demandions à des employés de se regarder dans un miroir et de se demander : 'Est-ce un lieu de travail qui me correspond ?'. Nous veillons à soutenir et superviser ces personnes le mieux possible."
(eh/jy)
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