Avec l’e-commerce, les commerçants se retrouvent en terrain inconnu

« Vous vous trouvez soudain confronté à des talents qui peuvent se faire engager partout. Comment sortir du lot pour les amener à choisir votre entreprise ? » (Augustin Winy, administrateur de Cameleon)
L’e-commerce pose de nouveaux défis aux commerçants. Le recrutement d’informaticiens, par exemple, ou de conversation managers. Comment un secteur qui traditionnellement n’offre pas les salaires les plus élevés s’en sort-il pour attirer de type des profils très recherchés ?
« Vous vous trouvez soudain confronté à des talents qui peuvent se faire engager partout. Comment sortir du lot pour les amener à choisir votre entreprise ? » (Augustin Winy, administrateur de Cameleon)

Ce n’est pas que les informaticiens n’ont jamais travaillé dans le commerce mais les boutiques en ligne sont très en vogue, surtout auprès des jeunes générations. Conséquences : elles ont besoin de programmeurs qui puissent faire la part des choses.

Augustin Wigny, un des CEO de Cameleon, connaît bien la problématique: « Vous essayez de bâtir une entreprise et pour cela vous avez besoin de profils classiques : un collaborateur qui s’occupe de vos finances, un directeur marketing, puis de nombreux vendeurs naturellement. Ces gens-là sont disponibles. Et une fois que vous vous êtes fait un nom, ce sont eux qui vous trouvent. Lorsque nous avons voulu démarrer dans l’e-commerce, par contre, c’était tout autre chose. » Augustin Wigny s’est tout à coup retrouvé en terrain inconnu. Il a dû trouver des programmateurs pour développer le logiciel ad hoc et se mettre en chasse de ‘conversation managers’ pour créer le dialogue avec les clients. Des jeunes qui préfèrent se retrouver sur Facebook plutôt qu’à la cantine, commente-t-il.

Efforts

« Si vous attendez encore qu’ils aient des atomes crochus qu’avec le commerce, vous ne vous facilitez pas la recherche. Vous finissez par chasser des individus qui découvrent le métier en l’exerçant. Cela demande une grande confiance, tant de la part de l’employeur que du travailleur. Et il y a des efforts à consentir pour attirer de telles personnes. Il faut l’avouer en toute honnêteté, nous n’avons pas pour habitude dans notre secteur de payer les salaires les plus élevés. Vous êtes tout à coup confrontés à des jeunes talents qui peuvent se faire engager partout. Comment sortir du lot pour qu’ils choisissent votre entreprise ? »

Augustin Wigny a finalement réussi : « Il n’y a pas vraiment de secret. La bonne ambiance de travail, un équilibre entre droits et obligations, entre vie privée et travail. Tout compte, naturellement, mais je pense que le projet est ce qui prime. La chance de construire quelque chose, le contact direct avec le public, et aussi par-dessus tout, pouvoir immédiatement observer les résultats. Comme la vendeuse dans un magasin classique qui a le contact avec les clients. C’est ainsi que la nouvelle fournée de collaborateurs vit son travail. Un job devenu virtuel. »

Toujours en hausse

Plus de la moitié (57%) des Belges ont acheté en ligne l’an passé. Un quart font leur shopping en ligne mensuellement. Sur un an de temps, ils dépensent 2.040 euros dans les boutiques en ligne. Les chiffres proviennent d’un rapport de tendances de Comeos sur l’e-commerce. Depuis 3 ans, la fédération sectorielle analyse en collaboration avec le bureau d’études Insites le comportement du Belge en ligne. Le rapport de 2013 montre que l’e-commerce s’inscrit dans une tendance à la hausse. Le nombre de Belges qui achètent en ligne a grimpé en un an de temps de 16 à 24%. Nous dépensons de plus en plus dans les magasins virtuels, en moyenne 170 euros par an. Soit 2.040 euros sur base annuelle. C’est 30% de plus, comparé à l’étude précédente menée il y a deux ans.

21 octobre 2013

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