Trouver un stage : les jeunes tentent le tout pour le tout

Trouver ne serait-ce qu’un stage demande un investissement énorme, une motivation sans faille, et vous obligera même à faire des courbettes. En effet, les sociétés n’accueillent plus les stagiaires comme elles le faisaient auparavant.
#

La nouvelle génération d'étudiants et de jeunes diplômés se montre désormais prête à tout pour décrocher une place au sein d'une entreprise de renom. Voici quelques anecdotes recueillies parmi celles que l’on a parfois du mal à avouer.

Le marché de l’emploi ne compte décidément pas assez de place pour tout le monde. Même l'obtention d’un stage devient un parcours de combattant composé d'interviews en tout genre. Et pourtant, il s'agit d'un point positif à mentionner sur le CV des jeunes diplômés sans aucune expérience, et cela mène parfois à un contrat de travail fixe.

Le problème est que, de nos jours, les stages ne courent plus les rues. Les organisations rechignent d'accueillir des stagiaires, les managers font de même car ils savent qu’ils devront les mettre au courant de leur activité, passer du temps avec eux, s’ingénier à leur trouver un travail intéressant...

La conclusion est sans appel : un choix restreint d’offres de stage et le besoin d’en faire toujours plus pour braver la réticence des interlocuteurs. Rien n’est simple pour les jeunes générations quand il s’agit de trouver la moindre petite place disponible dans cette jungle qu'est le marché de l'emploi.

La fin justifie les moyens

C’est le ressenti des jeunes d'aujourd’hui en quête du stage qui leur donnera l’occasion de découvrir le monde de l’entreprise, de se faire connaître par des professionnels et d’ajouter quelques lignes intéressantes à leur CV.


Il faut bien en être conscient : plus tard vous décrochez un stage, plus tard vous commencerez à bâtir votre expérience. Les stages augmentent considérablement vos chances de performer sur le marché de l’emploi.

Vous désirez frapper fort et entamer votre carrière sans plus attendre ? Voici quelques idées allant des plus téméraires et moins avouables aux plus onéreuses…

Les extrémités auxquelles les jeunes d'aujourd'hui sont soumis

La moins avouable

Pas d’expérience professionnelle réelle ? Pas de souci, créez-la !


C’est sans doute la plus utilisée mais pourtant la moins répertoriée. On la pratique mais on préfère la garder pour soi : il s’agit tout simplement d’ajouter une ligne supplémentaire sur son CV quand il vous manque une expérience professionnelle.

Après tout, qui va le savoir ? Voilà ce que se disent certaines personnes, résignées à tenter autre chose.

Dans le cadre de ses études, Antoine doit effectuer un stage à l’étranger. Il déplore ne pas recevoir la moindre assistance de son école de commerce pourtant bien connue. Après plusieurs mois de recherches vaines, il se contraint à falsifier son CV. Deux semaines plus tard, il est engagé en tant que stagiaire.

Chloé, possédant déjà un peu plus d'expérience mais ne voulant pas rester les bras croisés à ne rien faire l'été entre deux années d'études à l'étranger, vit une expérience comparable : « N’ayant aucune expérience précise en tant que vendeuse en France, j’ai décidé de dire à l’entretien que j’avais déjà eu ce type de mission dans plusieurs grandes chaînes de distribution ! J’ai été immédiatement intégrée ».

La plus onéreuse

Acheter une fausse convention de stage


Parfois, il n’y a pas d’autre choix. C’est un cercle vicieux. Diplôme en poche mais sans expérience, le jeune diplômé fraîchement sorti de ses études ne trouve pas d’employeur. Il se voit cependant proposer une offre de stage, mais doit encore être officiellement aux études pour être engagé. L’école ne voulant pas délivrer le précieux document, il reste cependant une piste envisageable : celle de se faire fabriquer une fausse convention de stage auprès de sites spécialisés.

Il faut vraiment le vouloir : le coût moyen d'une telle opération avoisinerait les 580 euros. Zoé : « Je pouvais devenir une "étudiante fantôme" uniquement pour obtenir la convention ». Finalement, elle décide de s’en payer une directement et réussit à intégrer une entreprise. Pour un stage, pas encore pour un CDI ou un CDD mais, à ses dires, c'est toujours préférable à l’inactivité.


Se payer les services d’une agence de placement à l’étranger


Cela vous coûtera tout de même plusieurs milliers d’euros pour obtenir un stage à l’étranger. A nouveau, c’est loin d’être donné. Les agences de placement sont nées sur Internet un peu après l'an 2000, et servent d'intermédiaires entre les entreprises et les étudiants. Elles se font rémunérer selon la durée et le lieu où se déroule le stage.

Thomas, étudiant en seconde année d’une grande école de commerce, souhaite réaliser un stage en anglais. Il se heurte à la distance et ne reçoit que quelques réactions peu concluantes de la part des entreprises contactées. Aucune suite n’étant accordée à ses multiples candidatures, il se résout à recourir à une agence de placement spécialisée aux Etats-Unis. « Cela fut très rapide : un entretien suivi d'un rendez-vous sur Skype avec une entreprise à San Francisco », explique-t-il. C’était dans la poche. Le seul bémol est le montant de la douloureuse : plus de 3000 euros. « Mais à choisir entre ça ou rien… », conclut-il avec un brin d'amertume.

(EH) (SC) Sources : http://www.agnes-duroni.com  

19 août 2014
D'autres ont également regardé