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C’est pourquoi l’enquête commune d’IDEWE et d’Acerta en matière de réintégration des travailleurs en maladie de longue durée se concentre sur l’absentéisme chronique. L’analyse de nos résultats parle d’elle-même.
« Nous souhaitons laisser de côté les actions qui seront prises au niveau politique », décident Chris Wuytens, Managing Director d’Acerta Consult, et Lode Goderis, professeur à la KULeuven et chercheur auprès du groupe IDEWE. « Vu les remous relatifs au déficit de la sécurité sociale de 750 millions, cette enquête devient à nouveau très actuelle. Quelles sont précisément les responsabilités du travailleur et celles de l’employeur aujourd’hui ? Cet aspect importe aussi. Des démarches peuvent être entreprises au niveau de l’entreprise et de l’individu également. »
Une chose est sûre : l’employeur joue un rôle crucial dans le soutien des travailleurs absents pendant une longue période pour cause de maladie. En premier lieu, il est essentiel que l’employeur ait un contact régulier avec le travailleur en question. Ainsi, en tant qu’employeur, vous pouvez détecter ses besoins et ses préoccupations concernant une reprise rapide du travail.
Quelque 80 % des travailleurs absents plus de six semaines demandent eux-mêmes un soutien lors de la reprise du travail. « Ce chiffre en dit long », remarque Wuytens. « On constate aussi que les travailleurs longtemps écartés du circuit professionnel éprouvent souvent de l’incertitude et de l’angoisse par rapport à la reprise de leur ancien travail. Dès lors, il s’avère crucial que ces collaborateurs obtiennent suffisamment d’aide pour pouvoir recommencer leur fonction.»
Plus l’absence du travailleur est longue, plus le soutien nécessaire est élevé. « En qualité d’employeur, il est indiqué d’entreprendre des démarches pendant le premier mois d’absence déjà, pour bien accompagner le travailleur et éviter l’évolution vers la phase chronique », affirme professeur Goderis. « Le médecin du travail devrait par exemple déjà pouvoir examiner l’état de santé et les besoins de soutien du travailleur. Quelles sont les causes et les conséquences de l’affection ? Le travail peut-il aider au rétablissement et des adaptations, par exemple de l’environnement de travail, sont-elles requises pour le permettre ? »
Le rôle du médecin du travail ne se limite donc pas uniquement à celui d’un médecin qui peut s’entretenir avec le médecin traitant du travailleur. Il connaît aussi l’employeur et les conditions de travail, et peut faire partie d’une équipe multidisciplinaire au sein du service de prévention, de manière à pouvoir évaluer les aspects psychosociaux et l’ergonomie.
Pour finalement parvenir à une réintégration complète et de qualité, l’employeur doit rechercher, aux côtés du travailleur, les qualités qu’ils peuvent mettre à profit après la réintégration. « Chaque talent récupéré doit véritablement être considéré comme un nouveau collaborateur ; ses intérêts peuvent avoir changé en raison de la maladie. L’employeur ne peut en aucun cas pousser unilatéralement le travailleur dans ses anciens rôles », conclut Wuytens.
En d’autres termes, une réintégration réussie requiert que l’employeur et le travailleur conviennent d’une approche individualisée, dans le respect des intérêts de chacun et en fonction de l’individu. Ce faisant, la réintégration doit être suffisamment favorisée et encouragée.
« Nous plaidons pour que les parties se fassent aider par un coach de réintégration », explique professeur Goderis. « La mission de celui-ci consiste à soutenir et à faciliter la procédure que l’employeur et le travailleur doivent suivre, pour ainsi aider à réaliser une réintégration fructueuse dans l’entreprise. It takes two to tango ; une réintégration réussie nécessite de la bonne volonté et des efforts des deux côtés. »
(lg/cw)
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