Le team building est de retour
Les employeurs belges organisent à nouveau de nombreux événements physiques ou 'team buildings'.
Le livre de Catherine Hakim "Honey Money" fait débat : serait-il un nouvel hymne au féminisme ou encouragerait-il les femmes à lutter contre les clichés typiquement masculins ? En jouant sur votre look pour faire carrière, Mesdames, ne faites-vous pas que renforcer le stéréotype négatif circulant à ce sujet ? Il est permis de le conclure, mais Hakim n’est pas de cet avis. Avec son livre, elle s’adresse tant aux hommes qu’aux femmes, en les encourageant tous à investir dans leur capital érotique.
De quoi s’agit-il au juste ? C’est visiblement un terme qu’Hakim ajoute au travail du sociologue français Pierre Bourdieu. Elle se sert de ses théories en tant que sources pour sa propre étude sur le capital. Bourdieu prétend que les individus disposent de trois sortes de capital : l’économique (l’argent), le culturel (les connaissances, les compétences), et le social (le réseau). A ceux-ci, Hakim ajoute le capital érotique.
Par capital érotique, elle entend par là la beauté, mais aussi les aptitudes sociales, le sens de la mode ou un certain goût pour les tenues vestimentaires, un physique avenant, du sex appeal et une personnalité pétillante, rayonnante. Vous n’êtes pas forcément né avec, vous pouvez en apprendre ou en cultiver plusieurs aspects.
Selon Hakim, vous pouvez appliquer ces traits de caractère pour avancer dans votre carrière mais, personnellement, elle trouve que les femmes ont encore mieux à faire. Quoi donc ? User du "male sex deficit". En effet, "les hommes sont plus intéressés par le sexe que les femmes, ce qui confère plus de pouvoir à celles-ci". En raison de cette position de force, le capital érotique féminin prend de la valeur sur le marché. Atout qu’elles doivent exploiter à fond, selon l’auteur.
D’après elle, les femmes faisant usage de leur capital érotique gagnent 10 à 15% de plus que les femmes ne se préoccupant pas de leur physique. L’apparence jouerait même davantage que l’intelligence, la confiance en soi ou l’origine. Tout ceci rendrait ainsi le look plus important que le diplôme.
Favoriser les personnes attirantes et discriminer les moins avenantes… "Est-ce là un type de société que nous voulons promouvoir ?", peut-on s’interroger. Le phénomène est nommé "looksism" (de la suprématie du look) parce que la notion dépasse celle du sexisme et n’est pas liée aux genres.
Selon l’économiste Daniel Hamermes, il est évident que les individus qui présentent bien sont souvent récompensés de leurs efforts. Il l’écrit dans son livre "Beauty Pays: Why attractive people are more successful" (La beauté paie : pourquoi les personnes attirantes ont-elles plus de succès ?) : les hommes au look attirant gagneraient en moyenne 17% de plus que leurs collègues moins gâtés par la nature. Chez les femmes, la différence serait de 10 à 15%.
(EH) (SC) Sources : Express.be / Theguardian.com / Thechart.blogs.cnn.com
20 octobre 2014Les employeurs belges organisent à nouveau de nombreux événements physiques ou 'team buildings'.
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